Il y a 50 ans, le lancement le 18 décembre 1974 du satellite de télécommunications franco-allemand Symphonie 1 marquait une révolution mondiale : pour la première fois dans l’histoire un satellite géostationnaire utilisait une propulsion optimisée, à base de carburant et comburant entièrement liquides, dès sa séparation du lanceur américain Delta. Cette architecture s’est ensuite généralisée dans ce qui devint la première grande application de l’astronautique. Symphonie fut également le premier satellite télécom européen.
Les retombées furent de surcroît considérables. L’interdiction de son utilisation commerciale, suite à la création par les USA de l’organisme international Intelsat en 1964, et à l’échec du lanceur Europa III, convainquit les Européens d‘adopter en juillet 1973 la proposition française pour un lanceur assurant à l’Europe un accès autonome à l’espace, le Lanceur de la classe d’Europa III et de Substitution (LIIIS), baptisé Ariane, devenu pour longtemps le N°1 du lancement spatial commercial. En fait, la signature en 1970 du contrat Symphonie avait indirectement fait sauter le verrou avant même son lancement, avec l’apparition de satellites télécom nationaux, les canadiens Anik dès 1972 et les américains Westar en 1974, lancés par Delta, car construits aux Etats-Unis. Aujourd’hui un millier de plates-formes télécom géostationnaires internationales et nationales ont été lancées.
Une deuxième retombée majeure de Symphonie fut le développement de la plate-forme télécom Spacebus, historique premier satellite commercial non américain exporté en 1981, à la surprise générale, auprès du consortium Arabsat. Une famille aujourd’hui la n° 2 mondiale avec près de 100 ventes, derrière la Maxar 1300 d’origine Ford/Loral (140 ventes).