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Retour sur le workshop de la chaire Conception et Architecture de Systèmes Aériens Cognitifs – CASAC

28 juillet 2018 Vie du réseau
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Après le comité d’évaluation et d’orientation piloté conjointement par Evelyne Rebut (S 1993)  directrice des relations entreprises et du mécénat, Eric Bernard (S 1988) directeur de la stratégie de Dassault Aviation, en photo et Mickaël Causse (D 2010 I) ingénieur chercheur responsable de la chaire, les présentations techniques et les démonstrations se sont succédées pendant deux jours dans le cadre de la chaire « CASAC » (Conception et Architecture de Systèmes Aériens Cognitifs) .

Et ainsi les équipes de chercheurs de l’ISAE-SUPAERO et une dizaine d’ingénieurs de Dassault Aviation se sont réunis pour une nouvelle session de workshop les 21 et 22 juin dernier.

La Chaire CASA a été soutenue par la Fondation ISAE-SUPAERO*.

Au sein des laboratoires de l’ISAE-SUPAERO, enseignants chercheurs, doctorants et étudiants étaient mobilisés pour présenter l’avancement de leurs travaux et les projets étudiants sur les thèmes de recherche portés par la chaire CASAC : neuro ergonomie, conduite et décision, ingénierie système.

La visite de l’aérodrome de Lasbordes a clôturé ces journées et a permis de présenter à l’équipe de Dassault Aviation le nouveau bimoteur Vulcanair P68 Observer dont les équipements seront destinés aux recherches en neuro ergonomie.

Retour en questions sur ces journées workshop et les objectifs et les avancées de la chaire auprès d’Éric Bernard Directeur de la stratégie de Dassault Aviation et de Mickaël CAUSSE (D 2010 I) ingénieur chercheur au département conception et conduite des véhicules aéronautiques et spatiaux (DCAS) de l’ISAE-SUPAERO, responsable de la chaire CASAC.

Pourriez-vous nous rappeler les objectifs et le contenu de la chaire industrielle « CASAC » (Conception et Architecture de Systèmes Aériens Cognitifs) signée avec Dassault Aviation ?

"Cette chaire vise à doter les différents systèmes aériens d’une plus grande autonomie décisionnelle au service d’une relation Homme-Machine élargie et repensée. Cette collaboration entre l’homme et la machine doit rendre les opérations aériennes civiles et militaires plus sûres et efficaces tout en réduisant les efforts mentaux et physiques des opérateurs.
Dans ce but, il existe dans la chaire une synergie forte entre les volets formation et recherche.

Les recherches sont menées sur la base d’un dialogue étroit entre 3 axes complémentaires et pluridisciplinaires qui relèvent de la neuro ergonomie, la conduite et décision, et l’ingénierie système.

Le volet formation, dont les actions sont plus en amonts et s’appuient principalement sur la récente création d’un parcours architecte de systèmes aériens et l’existant du cursus ingénieur de l’ISAE-SUPAERO, met en place des cours et modules sensibilisant à l’importance de l’homme au sein de l’architecture de systèmes aériens.

L’objectif est de former les futurs ingénieurs capables d’anticiper l’évolution des systèmes, qui seront plus "cognitifs", c’est à dire capables de s’adapter et d’apporter assistance à l’équipage."

Quels sont en sont les résultats, après deux ans et demi d’activité ?

"Depuis le début de la chaire, les trois chercheurs de l’ISAE-SUPAERO en charge des trois axes de recherche ont impliqué 1 post-doctorant, 4 doctorants, et 15 stagiaires. Un doctorant les rejoindra en octobre 2018 pour la partie ingénierie système. Un post doctorant renforcera l’équipe de recherche en neuro ergonomie en 2019.

Les premiers travaux de recherches ont permis de développer différents outils, dont une plateforme de simulation de télé-opération de drones terrestres incluant une large récolte de données comportementales (crowdsourcing), des mesures physiologiques, ainsi que des techniques d’apprentissage machine (machine learning).

De plus, un prototype d’assistance au pilotage basé sur le suivi du regard (système FETA) est en cours de test. Des modélisations formelles du pilote et de l’aéronef permettant d’évaluer la sureté de fonctionnement en s’appuyant sur des phases de vol critique."

Comment ces travaux ont-ils pu être présentés lors du workshop ?

"Ce workshop est le troisième organisé dans le cadre de la chaire CASAC. Il a permis la présentation des derniers avancements et des travaux connexes sous forme de démonstrations. Les chercheurs ont réalisé des démos multi-drones en vol (quadri-rotors) dans une mission de surveillance, de l’assistant FETA dans le simulateur de vol PEGASE, de la station de télé-opération de drones terrestres, et de la réalité virtuelle (VR) avec un vol et une procédure de check list en VR.

Pour conclure la journée l’ensemble des participants s’est rendu sur l’aérodrome de Lasbordes où leur a été présenté le bimoteur P68 Observer, futur moyen d’expérimentations en vol pour la neur oergonomie.

Eric Bernard (S 1988) Directeur de la stratégie avions de Dassault Aviation est ici interviewé : Pourquoi une chaire avec l’ISAE-SUPAERO ?

"L’enjeu est d’inventer la collaboration entre l’homme et le système des avions de demain. Pour Dassault c’est un enjeu majeur qui concerne à la fois les avions de combat et les avions d’affaires Falcon.

La chaire CASAC avec l’ISAE-SUPAERO est un vecteur de stimulation de la recherche. C’est pour nous l’occasion de confronter nos ingénieurs aux avancées scientifiques et techniques dans les trois domaines définis avec l’ISAE-SUPAERO, la neuro ergonomie, l’autonomie de décision et l’ingénierie système."

En quoi consistent les workshops que vous avez développés avec l’ISAE-SUPAERO ?
Pourquoi réunir vos ingénieurs et les équipes de chercheurs de l’ISAE-SUPAERO?

"On a convenu avec l’ISAE-SUPAERO de se rencontrer tous les ans. La chaire explore des domaines qui sont très amont. Mais on s’aperçoit qu’il y a déjà des petites choses qui devraient avoir des applications immédiates comme l’assistant virtuel. Il s’agit d’un équipement imaginé pour décharger nos pilotes d’un certain nombre de tâches et pour les accompagner dans leurs procédures, à la manière d’un coaching embarqué.

L’objectif est maintenant de modéliser aussi l’homme qui interagit avec le système et de trouver la meilleure façon de le faire. Il y a là aussi des pistes qui sont regardées par le département avionique système qui sont intéressantes et mais qui demanderont un peu plus de temps. Une chaire c’est du long terme."

Quel est l’objectif de ces ateliers annuels ?

"Le monde de la recherche et même celui d’une école de recherche appliquée comme l’ISAE-SUPAERO et le monde de l’ingénieur dans l’industrie, reste deux mondes et deux points de vue différents. Il y a donc, il une médiation à faire entre les deux.

Une chaire est l’occasion pour Dassault de trouver une opportunité pour mettre en contact ces deux mondes. Il faut que les chercheurs comprennent mieux les enjeux de notre industrie et que nos ingénieurs apprennent à dialoguer avec les chercheurs. Il s’agit, pour nos ingénieurs, d’une autre façon de dialoguer parce que ce ne sont pas des ingénieurs comme leurs collègues en interne.

Nous avions organisé l’an dernier, dans notre usine de St Cloud, un workshop de trois demi-journées ayant comme objet l’immersion des équipes de l’ISAE-SUPAERO dans notre monde. Nous leur avons montré nos avions, nos simulateurs, nos bancs d’essais parce qu’il est intéressant qu’ils connaissent le contexte dans lequel nous travaillons.

Cette année Mickaël Causse, le responsable de la chaire pour l’ISAE-SUPAERO, nous a dit qu’il avait des choses à nous montrer. Et c’est avec plaisir que nous sommes venus découvrir les différentes expérimentations et démonstrations."

Extraits de l’article du site ISAE –SUPAERO du 26 juillet 2018

*Nota Bene de l'Amicale




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