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 Simulation de vie sur Mars : «La faim est permanente»

25 août 2018 Vie du réseau
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Simon Bouriat (ISAE -SUPAERO promo 2018) Français de 22 ans, vit pendant quinze jours avec cinq autres jeunes ingénieurs dans une base spatiale en Pologne qui reproduit une station martienne.

C’est une expérience unique. Depuis samedi et jusqu’au 18 août, six jeunes ingénieurs de différents pays vivent reclus dans une base spatiale installée en Pologne, Lunares, qui reproduit une station… sur Mars ! L’enjeu est de tester les conditions de vie dans une base installée sur la planète rouge, à plusieurs centaines de millions de kilomètres de la Terre.

Parmi ces six astronautes en herbe, on retrouve deux Français, dont Simon Bouriat, 22 ans, ici en photo. Encore étudiant à l’école d’ingénieur ISAE-Supaéro (Toulouse), il avait déjà réalisé une mission semblable aux États-Unis en 2017. Par messagerie, il nous a répondu à quelques questions au soir du troisième jour de l’aventure.

Comment avez-vous été choisi pour cette mission ?

Je voulais effectuer un stage à l’Agence spatiale européenne (ESA) et comme j’avais déjà fait une mission semblable, on a fait suivre mon dossier et j’ai été sélectionné. Ça a été une grande surprise et une grande excitation car c’est une expérience unique et hors du commun. Pendant deux semaines, vous êtes complètement coupés du monde, la tête plongée dans les expériences scientifiques.

Vous attendiez-vous à ce que vous vivez ?

Oui, à peu de chose près, mais il y a toujours des surprises, par exemple la vitesse à laquelle passent les journées. Chaque détail du quotidien a son importance. Nous mesurons trois fois par jour de nombreuses données : masse, pression sanguine, rythme cardiaque, température corporelle, temps de sommeil, consommation d’eau, quantité d’urine, humidité de l’air etc. Nous remplissons aussi des questionnaires sur notre humeur, nos rêves, notre perception du temps. A côté de cela, il faut préparer les expériences, faire deux heures de sport par jour et organiser les journées à venir. Chaque chose que l’on a l’habitude de faire sur Terre est ici mesurée et chronométrée. C’est ce qui nous déconnecte le plus du reste du monde et c’est toujours très surprenant.

Qu’est-ce qui est le plus dur à vivre ?

A titre personnel, ce sont les restrictions en nourriture. La faim est permanente et elle modifie beaucoup notre humeur et donc notre efficacité. On mange tous les jours des repas déshydratés, à part quelques compléments. Pour d’autres, le plus dur à vivre est le manque de sommeil, d’autant qu’au début les journées ne sont pas très bien organisées. On se lève vers 6h45 et on se couche vers 1 heure. Et on n’a que très peu d’intimité à part dans notre lit.

Quelle est l’ambiance à bord ?

Très bonne. Tout le monde s’entend très bien alors que nous ne nous connaissions pas. Nos journées sont rythmées par le travail et on ne se parle presque que de cela mais on espère bientôt lancer des activités de groupe (jeu, films, etc.) sur notre temps libre pour mieux apprendre à nous connaître.

Le Parisien de Nicolas Berrod du 07 août 2018




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